Les travaux de sécurisation du village de Pont-en-Royans contre les chutes de blocs et de pierres en provenance du Mont Baret ont commencé dès la fin-mai 2023. Il s'agissait alors de vider les tonnes de gravats accumulés dans les filets en place.
Ces travaux de purge continuent toujours. Mais entretemps il s'est produit de nouveaux éboulements jugés dangereux, et il a été décidé de placer de nouveaux filets et aussi de remplacer les anciens très abimés par les chutes de blocs : poteaux cassés, filets troués. De grands filets métalliques sont placés sur des poteaux, le tout maintenu par des câbles, pour arrêter et retenir les blocs et pierres qui dégringolent. D'autres filets sont placés à plat sur la paroi pour plaquer et immobiliser les zones de gros blocs jugés susceptibles de pouvoir se décrocher un jour.
Pour placer les nouveaux filets, en 2 couches de grillages, un à grosses mailles et câble épais, un autre dessus à mailles et câble plus fins, il faut percer dans la roche stable des trous profonds pour y enfoncer des tiges de 2 mètres de longueur, à l'aide de perforatrices pneumatiques. Il faut donc aussi monter et suspendre des compresseurs pour alimenter les perceuses en air comprimé.
C'est l'hélico qui sert de grue, amène et dépose tout le matériel aux endroits convenus : poteaux, câbles, filets, compresseurs, tuyaux pour les compresseurs, fûts de carburant, cubis d'eau pour refroidir les forets pendant les forages, groupes électrogènes, centaines de mètres de cordes et centaines de spits pour les cordistes, etc. Le plus lourd semble être les cubis de flotte, qui doivent contenir 1 m3 soit une tonne, et aussi les sacs remplis de gravats à évacuer. Là on sent que le moteur peine, et l'hélico se déplace plus pataudement.
Notamment il amène les rouleaux de filets, les maintient en l'air pendant que les cordistes les fixent sur les poteaux et les câbles préalablement posés, puis les déroule doucement une fois que le haut est attaché. Sa pince au bout du filin est actionnable depuis le poste de pilotage.
Ils ont même réussi à monter une petite pelle-araignée pour ramasser les gravats et les mettre dans les sacs, ça pèse quand même au moins 2000 kg un engin comme ça, ils ont été obligés de l'héliporter en 3 parties réassemblées sur place (c'est prévu pour).
Ça fait donc des mois que les cordistes sont pendus dans leurs harnais, qu'il gèle ou en plein cagnard. Ça peut paraître un boulot sympa, mais quand c'est répété pendant des mois et des mois, 4 jours et demi par semaine voire plus, sauf s'il y a intempérie, qu'il faut constamment faire gaffe parce que l'erreur ne pardonne pas, c'est déjà moins rigolo.
Pareil pour le pilote de l'hélicoptère, faire les manips tous les jours pendant des mois, sachant que là aussi l'erreur a des conséquences graves, c'est quand même un sacré stress.
Bref ces travaux commencés en mai 2023, prolongés pendant tout l'été, puis dont la fin a été reportée à novembre 2023, puis à la fin 2023, puis au 12 janvier 2024, se poursuivent toujours fin février ! Ils ne sont pas près de finir : la fin est maintenant annoncée pour fin-juin 2024, pour reprendre à l'automne 2024 puis au printemps 2025 ! Il subsistera encore pour des mois et des mois des coupures de la route qui traverse Pont-en-Royans et permet d'accéder aux Gorges de la Bourne, qui durent plus de 10 minutes, c'est la loterie. Il y a des milliers de tonnes de cailloux et de blocs à évacuer, or l'hélico ne peut prendre qu'1 tonne au maximum, et par sécurité les sacs font entre 500 et 800 kg seulement : imaginez le nombre de rotations, sachant que l'heure d'hélico coûte 1500 euros !